Vers l’institution

Extension de la Section Clinique de Rennes – 2026

Ceux qui s’exposent sur les réseaux
Ceux qui trafiquent
Ceux qui sont sans limites

 

Durée: 3, 6 ou 9 heures

Dates : les vendredis 13/03/2026, 26/06/2026, 18/09/2026

Il est possible de s’inscrire à chacune des 3 dates séparément.

Horaires : de 13h30 à 16h30

Type d’action : Action de formation

Langue : Français

 

Responsable de la formation : Jean Luc Monnier / monnierj@orange.fr / 02 99 79 72 36.

 

Modalité d’entrée en formation :

  • Première inscription : admission sur dossier après entretien avec un enseignant
  • Réinscription : questionnaire d’évaluation avant la formation

 

Délai d’accès : Inscription possible jusqu’à 1 mois avant le début de chacun des trois modules de la formation.

 

Tarif de la formation :

Au titre de la formation permanente : 60 € par demi-journée ; 120 € pour deux demi-journées; 180 € pour les trois demi-journées

A titre individuel : 40 € par demi-journée ; 70 € pour deux demi-journées; 100 € pour les trois demi-journées

(Association loi 1901 non assujettie à la TVA).

 

Prérequis :

Pas de prérequis.

 

Public :

La formation s’adresse aussi bien aux travailleurs de la « santé mentale », psychiatres, médecins, psychologues, orthophonistes, etc. qu’aux psychanalystes eux-mêmes et aux universitaires intéressés par ce savoir particulier.

 

Accessibilité : 

Nos formations peuvent être accessibles aux personnes en situation de handicap. Pour les personnes en situation de handicap, merci de contacter notre référent handicap Anne Colombel-Plouzennec au 06 87 49 32 18, afin de vous accompagner et vous orienter au mieux vos démarches et en fonction de vos besoins.

 

Objectif de la formation et objectifs pédagogiques

 

Objectif de la formation :Appréhender « Ceux qui s’exposent sur les réseaux »,  « Ceux qui trafiquent » et « Ceux qui sont sans limites ». 

 

Méthode pédagogique :

Introduction théorique et présentation de deux cas cliniques

Discussion entre les intervenants et les stagiaires

 

Contenu de la formation

Argument

Les institutions médicales, éducatives, médico-sociales reçoivent aujourd’hui des patients ou des « usagers » qui mettent leur personnel à rude épreuve. Qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents, d’adultes ou de personnes âgées, les symptômes et les difficultés subjectives laissent les professionnels dans un sentiment d’impuissance, voire de solitude lorsque la parole, le rappel de la loi ou le médicament ne suffisent plus.

La tâche qui incombe aux psychologues, et en général aux professionnels, est de plus en plus lourde : pris entre les différentes options thérapeutiques et les contraintes économiques de l’institution ils ont du mal à s’orienter dans leur pratique.

Or, il arrive de plus en plus que des patients gouvernés par la pulsion qui pousse à la jouissance immédiate ne puissent pas interpréter l’offre ou la demande de l’institution comme une aide, ils démissionnent ou passent à l’acte.

Les dispositifs éducatifs et thérapeutiques butent sur un impossible qui fait énigme :

quelque chose chez les patients se refuse à entrer dans le discours de l’Autre. Ils ne parviennent pas à se justifier autrement que par un « c’est plus fort que moi » ou « je ne sais pas pourquoi ».

Comment répondre à ces situations « d’urgence subjective » ?

Posons une hypothèse : l’insupportable que provoque, chez les praticiens, la « résistance »  du patient est la résonance d’un impossible dont celui-ci est prisonnier.

La démarche clinique de la psychanalyse s’oriente à partir de ce qui est insupportable pour le sujet, soit le réel qui l’envahit ou le persécute selon les cas, et dont il ne parvient pas à se défendre.

Elle permet de repérer l’économie pulsionnelle qui détermine, pour chacun, sa façon particulière de faire lien avec l’Autre, de s’en débrancher ou de passer à l’acte. S’en déduit un dispositif de travail et de relation adapté à chaque cas et tenant compte des traits d’étrangeté que présente le patient. C’est ainsi que la psychanalyse se sert de ce qui fait symptôme comme levier.

Le pari clinique est de rejoindre le sujet là où l’individu ne peut dire ce qui lui arrive, en lui proposant une présence qui lui permette de contrer la pulsion de mort et de renouer avec le vivant à partir des détails de son lien aux objets, au corps et à l’Autre… L’essentiel étant que le dispositif réponde à la logique singulière du cas.

Patients et professionnels ont chance d’y trouver un traitement de l’angoisse permettant peut-être de moins subir l’insupportable et de mieux supporter l’impossible.

 

Programme :

Introduction de la formation

 

I -Ceux qui s’exposent sur les réseaux 

 

Date :

Vendredi 13/03/2026,
de 13h30 à 16h30

 

Enseignants :

 

 

 

Objectifs du module :

 Sensibiliser les stagiaires aux enjeux psychiques liés à l’usage aux réseaux sociaux

 Apprendre à orienter la pratique clinique à partir de la logique structurale.

Contenu :

Les réseaux sociaux, nous les utilisons (presque) tous. Ils ne cessent d’évoluer depuis l’émergence déjà ancienne de la téléréalité, en réagissant aux effets et revers parfois dramatiques qu’ils provoquent, mais aussi en intégrant les avancées de la science, notamment l’intelligence artificielle. Ils se sont imposés sur les écrans des ordinateurs et des smartphones, et leurs algorithmes en façonnent les contenus. Nombre de sujets reçus en institutions sont nés dans cette culture. Les chiffres de ces consommations sont connus et donnent lieu à des réflexions en termes de santé publique. Mais qui sont ces sujets qui s’y exposent, au risque d’en incarner le produit ? Quelle est la subjectivité du youtubeur, du streamer, de l’influenceur, ou de chaque individu qui veut communiquer par ces outils ? La question de ce qui s’expose dans ce lieu et ce lien social devient dès lors centrale. S’exposer, c’est manifester son désir d’être remarqué, d’intéresser les autres à ce qu’il y a d’unique en soi, plus qu’à un contenu dont il s’agirait de débattre. L’imaginaire d’une promesse de célébrité se noue à l’illusion d’une intimité partagée. Pour certains, s’exposer permet de s’animer et de se donner une identité, une personnalité ou un corps. Pour d’autres, il s’agit de sortir de l’isolement ou de traiter une inhibition ou une angoisse.

Mais la réponse issue de la masse anonyme peut parfois faire effraction et ravage, venant mettre à mal la solution trouvée. À celle ou celui qui s’expose sans pudeur répond la crudité, voire la cruauté d’un message en retour, quand ce qui est présenté à l’autre comme une image désirable est renvoyée au sujet comme infâmante.

Accueillir la façon dont chacun(e) tente de se débrouiller des réseaux sociaux nécessite du tact et une orientation précise, afin de soutenir ce qui peut faire étayage et limite à l’appel du regard pour un sujet. Ceci s’obtient, parfois avec beaucoup de patience, par un dire adressé sous transfert à un autre non anonyme. Une sphère privée peut alors se construire, où l’intime fait contrepoint à la tendance pulsionnelle à se prendre comme objet dans le spectacle de soi-même.

II – Ceux qui trafiquent

 

Vendredi 26/06/2026, de 13h30 à 16h30

 

Enseignants :

 

Objectifs du module :

 Permettre aux stagiaires de repérer les enjeux contemporains et institutionnels liés aux questions de l’économie libidinale et du lien social.

 Appréhender les dires du sujet à partir de la psychanalyse lacanienne.

Contenu :

Le trafic va de l’artisanat de la débrouille au deal organisé à grande échelle. Il témoigne du malaise dans la civilisation où le capitalisme financier a pris le relais du capitalisme industriel, le profit immédiat tiré du jeu de la finance remplaçant le gain issu de la production par le travail. Les valeurs et les idéaux sont atteints, au sens où l’imaginaire de la puissance liée à la fortune vite amassée prend le pas sur la stratégie d’un effort au long cours dans la société. Le deal semble moins qu’avant traduisible par le terme de négociation, depuis qu’un président l’a érigé en exercice de la force par le pouvoir de l’argent. La valeur de la parole et du pacte symbolique s’en trouvent fragilisés.

Dans la clinique, trafiquer implique une position où le sujet privilégie sa jouissance propre, tout en négociant avec l’Autre ou en le trompant. On peut repérer les enjeux économiques et éducatifs menant des enfants ou des adolescents, voire des adultes, à se laisser prendre dans les rails du trafic. Mais cela suffit-il pour les amener à saisir ce qui leur est arrivé quand cette jouissance est devenue aussi addictive que les objets auxquels elle donne accès ?

Le trafic peut faire fonction de lien social, il peut traiter l’isolement, l’ennui, des difficultés identificatoires. Il peut donner un sentiment de promotion par l’intelligence et les savoir-faire mis en jeu pour déjouer la loi, il évite de se confronter au manque et permet parfois de se croire généreux à moindre coût. Mais cet imaginaire se paie d’un prix très lourd : celui de l’assujettissement à un réseau, de l’exploitation de son corps, de ses compétences, de sa libido au profit de quelques autres intraitables et inaccessibles. Le sujet fasciné par le gain se découvre lui-même objet du trafic sans pouvoir s’en séparer.

Le dialogue est alors difficile car une loi du silence s’ajoute aux difficultés du sujet à mettre son histoire en récit. Comment accrocher un lien sans vouloir trop en savoir, sans vouloir le remettre à tout prix dans le circuit légal ? Comment se faire partenaire du sujet sans se sentir complice de ses actes, sachant qu’il lui faudra du temps pour subjectiver son économie personnelle ? Une clinique à plusieurs est certainement nécessaire, mais l’orientation de celle-ci est importante pour qu’un transfert se noue, et que le sujet souvent vulnérable se donne de nouveaux étayages, consente à perdre la part de jouissance liée à ses objets, pour orienter sa libido dans un lien à l’autre et à l’Autre plus tempéré.

 

III – Ceux qui insultent 

 

Vendredi 18/09/2026,
de 13h30 à 16h30

 

Enseignants :

Objectifs du module :

 Permettre aux stagiaires de saisir l’insulte à partir de l’approche psychanalytique lacanienne

 Permettre aux stagiaires d’accueillir les dires des sujets en institution.

 

Contenu :

Le « sans-limites » est un trait de notre époque. La mondialisation a rendu les frontières poreuses, les entreprises sont multinationales, le réseau internet a subverti les contraintes de temps et de distances, les inventions et les pandémies circulent toujours plus rapidement, les produits de consommation arrivent sans délais de tous les coins du monde, quasiment sans contrôle. La liberté d’expression et le droit à jouir librement ont effacé les idéaux qui déterminaient précédemment des parcours de vie. L’individu moderne se trouve profondément affecté par ce « monde liquide ».

Un des effets de ce mouvement sans retour se rencontre chez des sujets de tous âges ; sans boussole, ils sont happés par une sollicitation constante de multi-activités et vivent selon leurs propres codes. Rétifs à tout effort de concentration, ils bavardent dans un discours sans point d’arrêt, passent d’un emploi à l’autre, d’une relation à une autre, d’un achat à un autre, prisonniers d’une exigence pulsionnelle sans frein, ce qui, à l’occasion, les angoisse. Sans doute trouvent-ils parfois une place dans des dispositifs prescrivant des réglages comportementaux qui les soulagent momentanément. Rejets, réprobations, désaveux familiaux, institutionnels, peuvent alors se faire moins bruyants… pour un temps, jusqu’au moment où la compulsion reprend le dessus.

Comment permettre à ces sujets d’éprouver une existence propre à leur donner une place dans le lien social ? Comment apaiser une demande pour qu’elle se fasse moins injonctive ? Comment border un monde ouvert à toutes les sollicitations ? Ceci nécessite de nouer une relation tranquille qui, via le transfert, introduise une discontinuité dans le flot pulsionnel, et permette de mettre en évidence des signifiants, des objets ou des savoir-faire par lesquels le sujet en détresse puisse se singulariser.

 

Organisation de la formation

Équipe pédagogique

Les enseignants, médecins ou psychologues de formation, pratiquent la psychanalyse et sont membres de l’ECF et de l’AMP.

Les Coordinateurs-Enseignants pour la Section clinique de Rennes sont :

  • Alice Delarue – alice_delarue@yahoo.fr
  • Caroline Doucet – carolinedoucet35@gmail.com
  • Pierre-Gilles Gueguen – pggueguen@orange.fr
  • Jean Luc Monnier – monnierj@orange.fr

 

Les enseignants sont tous psychanalystes, membres de l’ECF et de l’AMP :

Anne Colombel-Plouzennec
Alice Delarue
Caroline Doucet
Thomas Kusmierzyk
Anne-Marie Lemercier
Jean Luc Monnier

 

Moyens pédagogiques et techniques

  • Accueil des inscrits dans une salle dédiée à la formation.
  • Cours magistraux et exposés théoriques.
  • Séminaires pratiques avec exposition et discussion de cas.
  • Bibliographie recommandée.
  • Mise à disposition de documents supports à la suite de la formation.

 

Dispositif de suivi de l’exécution de l’évaluation des résultats de la formation avec l’application Digiforma :

  • Feuilles d’émargement.
  • Formulaires d’évaluation de la formation :
    • Évaluation des acquis : questionnaire
    • Évaluation de la satisfaction :
      • À la fin des journées de formation (à chaud)
    • Certificat de réalisation de la formation.

 

Dernière modification : 3/12/2025

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