Vers l’institution
Extension de la Section Clinique de Rennes
Comment faire en institution avec le mal être contemporain ?
Les institutions médicales, éducatives, médico-sociales reçoivent aujourd’hui des patients ou des « usagers » qui mettent leur personnel à rude épreuve. Qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents, d’adultes ou de personnes âgées, les symptômes et les difficultés subjectives laissent les professionnels dans un sentiment d’impuissance voire de solitude lorsque la parole, le rappel de la loi ou le médicament ne suffisent plus.
La tâche qui incombe aux psychologues, et en général aux professionnels, est de plus en plus lourde : pris entre les différentes options thérapeutiques et les contraintes économiques de l’institution ils ont du mal à s’orienter dans leur pratique.
Or, il arrive de plus en plus que des patients gouvernés par la pulsion qui pousse à la jouissance immédiate ne puissent pas interpréter l’offre ou la demande de l’institution comme une aide, ils démissionnent ou passent à l’acte.
Les dispositifs éducatifs et thérapeutiques butent sur un impossible qui fait énigme :
quelque chose chez les patients se refuse à entrer dans le discours de l’Autre. Ils ne parviennent pas à se justifier autrement que par un « c’est plus fort que moi » ou « je ne sais pas pourquoi ».
Comment répondre à ces situations « d’urgence subjective » ?
Posons une hypothèse : l’insupportable que provoque, chez les praticiens, la « résistance » du patient est la résonance d’un impossible dont celui-ci est prisonnier.
La démarche clinique de la psychanalyse s’oriente à partir de ce qui est insupportable pour le sujet, soit le réel qui l’envahit ou le persécute selon les cas, et dont il ne parvient pas à se défendre.
Elle permet de repérer l’économie pulsionnelle qui détermine, pour chacun, sa façon particulière de faire lien avec l’Autre, de s’en débrancher ou de passer à l’acte. S’en déduit un dispositif de travail et de relation adapté à chaque cas et tenant compte des traits d’étrangeté que présente le patient. C’est ainsi que la psychanalyse se sert de ce qui fait symptôme comme levier.
Le pari clinique est de rejoindre le sujet là où l’individu ne peut dire ce qui lui arrive, en lui proposant une présence qui lui permette de contrer la pulsion de mort et de renouer avec le vivant à partir des détails de son lien aux objets, au corps et à l’Autre… L’essentiel étant que le dispositif réponde à la logique singulière du cas.
Patients et professionnels ont chance d’y trouver un traitement de l’angoisse permettant peut-être de moins subir l’insupportable et de mieux supporter l’impossible.
Trois après-midis proposées par la Section Clinique de Rennes
Module organisé dans le cadre des activités de l’Association Uforca-Rennes pour la formation permanente.
Renseignements : lemercier.am@wanadoo.fr
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Dernière modification : 20/12/2023