Édition 2023

1er après-midi : Ceux qui ne décollent pas des écrans

Ceux qui ne décollent pas des écrans sont de tous les âges et de toutes conditions socio- culturelles et économiques. Le phénomène doit donc être appréhendé par le biais de sa fonction pour chacun(e). Quel type de partenaire est l’écran pour celui qui ne s’en sépare pas ?

Tous les écrans (TV, cinéma, console, téléphone, ordinateur, etc.) sont-ils interchangeables ? Rien n’est moins sûr. Il n’est pas certain non plus qu’il faille a priori se désoler de ce qu’un sujet reste rivé à un écran. S’agit-il dans cette fréquentation assidue et parfois frénétique, d’une ouverture au monde, à la connaissance, voire d’invention, ou de protection contre tout ce qui menace dans l’environnement ou même à l’intérieur de soi ? Autrement dit, qu’est-ce qui se traite dans le collage à l’écran ? Quel rapport à soi, à l’Autre, au sexuel, au social, au familial, au politique, au temps, à l’espace ?

La psychanalyse permet d’appréhender le phénomène sous l’angle du rapport à l’objet et au discours. Ne pas décoller des écrans n’a pas le même statut selon que le sujet fait le tour d’un manque et d’un trou qui implique la pulsion dans un échange ou selon qu’il fait un avec son objet. La réponse institutionnelle ne sera pas la même quant à la façon de faire limite à cette dépendance.

D’autre part, il convient de se poser la question du contexte dans lequel s’inscrit cet usage, et de ses effets. Les réseaux sociaux donnent accès à des informations et un lien social s’y déploie, mais ils sont aussi des lieux de ravage quand le sujet est trop perméable et prêt à croire tout ce qui s’offre à lui.

Il est essentiel de repérer quel est le rapport du sujet concerné au symbolique, à l’imaginaire et au réel, afin de lui permettre un usage réglé, mais à sa main, de l’écran qui lui convient.

 

2e Après-midi : Ceux qui ne sont jamais responsables 

Notre époque ne favorise pas la prise en compte par les individus de leur responsabilité, sauf à ce qu’ils se voient dénoncés comme coupables d’un dommage causé à autrui et donc pénalement responsables face à des victimes.

Le déclin contemporain de la fonction paternelle pousse à jouir sans entraves et mine la notion de responsabilité. Le milieu éducatif et du travail doivent s’adapter sans cesse à ces sujets pour lesquels rien n’est grave. D’autre part, la réponse judiciaire souvent convoquée n’est pas toujours la plus juste pour amener un sujet à repérer quelle part lui revient des effets de ses actes ou de ses paroles. La tendance qui s’accentue côté « victimes » à faire porter à l’autre le poids de tout ce qui est éprouvé comme préjudice accentue le brouillage. Le problème est donc individuel, social et politique. Plus la jouissance est proposée comme directement accessible, plus la notion de responsabilité est refusée, entre déni et dénégation, et appréhendée en retour par la société sur le versant de la faute et de l’appel à sa répression.

La psychanalyse vise un autre versant – bien différent – de la responsabilité. Lorsque Lacan dit, dans son texte « La science et la vérité », que « de sa position le sujet est toujours responsable », il parle du sujet de l’inconscient, aux prises avec le langage, se heurtant au réel auquel il répond toujours de façon singulière, tout en ne voulant rien savoir de la cause qui le pousse à l’acte ni du fantasme avec lequel il répond.

Les cas qui seront travaillés lors de cette formation permettront de repérer quelles sont les conditions qui peuvent amener un sujet à éclairer ce qui le détermine ou à construire ce qui peut border sa confusion ravageante entre liberté et jouissance sans limite.
 

3e Après-midi : Ceux que l’angoisse paralyse

Le sujet paralysé par l’angoisse demande avant tout que cet insupportable s’arrête. Quand il ne peut ni se lever, ni se déplacer, travailler, échanger avec les autres, sa vie lui semble impossible, hors sens, il se sent au bord d’un trou sans nom qui l’étouffe.

La clinique psychiatrique contemporaine nomme cela « trouble anxieux généralisé », « panique », « phobie scolaire ou sociale » et répond par les anxiolytiques, les antidépresseurs voire les neuroleptiques. Les institutions répondent quant à elles par divers accompagnements et aménagements du temps scolaire ou professionnel.

Un endormissement du symptôme peut soulager momentanément le sujet et rassurer ceux qui s’en occupent. Mais le fond de l’angoisse demeure et la question de ce qui la cause reste entière. Le plus souvent, le sujet décrit un phénomène énigmatique, extérieur à lui, qui le saisit, l’envahit et l’assiège corps et âme.

Freud a proposé d’aborder l’angoisse comme une excitation libidinale impossible à prendre en charge pour le sujet, puis comme le signal d’un danger pulsionnel interne et irreprésentable. Lacan, sur les traces de Freud, gardera l’aspect signal de l’angoisse et en fera le seul affect qui ne trompe pas le sujet quant à la présence d’un réel menaçant de l’anéantir. L’angoisse concerne donc ce qui, d’un insondable, affecte un sujet ne trouvant pas les mots pour le cerner.

Nous chercherons, au cas par cas, comment accompagner le sujet angoissé dans une élaboration de ce qui est venu le déloger des assises dont s’assurait son moi, ou comment voiler avec lui l’irruption d’un réel qui a envahi et déstructuré son monde.

 
ORGANISATION DE LA FORMATION

« Ceux qui ne décollent pas des écrans » : vendredi 24 mars 2023 – 13h30-16h30

« Ceux qui ne sont jamais responsables  » : vendredi 09 juin 2023 – 13h30-16h30

« Ceux que l’angoisse paralyse » : vendredi 22 septembre 2023 – 13h30-16h30

 

MONTANT DE L’INSCRIPTION :

Prise en charge par l’institution : L’ensemble de la formation : 180 € ; Deux demi-journées : 120 €; une demi-journée : 60 €

A titre personnel : L’ensemble de la formation : 100 € ; deux demi-journées : 120 €; une demi-journée : 40 €

Dernière modification : 20/12/2023

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