Séminaires théoriques

 

« D’une question préliminaire à tout traitement possible dans la psychose »

 

C’est particulièrement en fonction de la doctrine dite de la « psychose ordinaire », proposée par Jacques-Alain Miller au cours de trois conversations tenues à Angers, Arcachon et Antibes, que nous sommes amenés à reprendre l’étude du texte des Ecrits : « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose ». Ces conversations portaient respectivement pour titres : « Effets de surprise dans les psychoses », « Les inclassables de la Clinique » et « La psychose ordinaire ».

De manière très concrète, en s’appuyant sur des cas, ces conversations ont profondément remanié notre pensée de la clinique des psychoses. Elles vérifiaient l’hypothèse formulée par Jacques-Alain Miller dans son cours dès 1986, hypothèse dite « de la forclusion généralisée ». La dernière de ces conversations, celle d’Antibes, date de 9 ans. Or, dans la pratique quotidienne, nous avons de plus en plus souvent à faire à des cas que nous aurions dit « inclassables » il y a plus de 10 ans, et où nous repérons aujourd’hui aisément une psychose « non déclenchée ». Il reste par ailleurs une clinique de la psychose déclenchée qui a sa spécificité.

Il s’agit cependant pour nous de rendre compte du passage d’une clinique discontinue de la psychose (qui oppose les cas de forclusion du Nom-du-Père aux autres qui seraient des névroses ?) à la clinique continuiste contemporaine. Joyce, le Sinthome, le Séminaire XXIII de Lacan donne sur ce point, et en dépit des apparences, des indications cliniques précieuses. Elles ont été bien souvent commentées, dans l’année qui a suivi la publication du Séminaire, ainsi qu’au Congrès de l’AMP à Rome.

C’est à partir de ces points que nous nous proposons de relire la première grande avancée de Lacan sur la psychose. Notamment sous deux angles : celui d’une clinique du parlêtre, qui fait apparaître dans le texte de Lacan de multiples remarques sur la prééminence du rapport du sujet au langage dans l’expérience psychotique, et celui du sujet de la pulsion car, là aussi, le texte donne de précieuses indications sur la jouissance de l’Autre, spécialement ce qui concerne la psychose paranoïaque.

Nous nous efforcerons de retraduire la première clinique de Lacan, qui était une clinique de l’identification, dans les termes de la troisième clinique qui est celle du Symptôme. Nous nous apercevrons alors que bien loin de constituer une sorte de zone indécise entre la clinique de la névrose et celle de la psychose (comme c’est le cas dans la promotion du concept de border-line), la psychose ordinaire permet de mieux cerner ce qui, chez un sujet donné, est atteint – de l’imaginaire, du symbolique ou du lien du réel – aux autres registres, afin de penser à d’autres suppléances que celles qui émaneraient du Nom-du-Père. Nous nous appuierons en particulier Sur le texte d’Eric Laurent « Interpréter la psychose au quotidien », paru dans la revue Mental N°15, qui rend particulièrement compte d’une direction de la cure du sujet psychotique ou psychosé ordinaire.


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