Séminaires de textes

 
Il s’agira, lors de ce séminaire de textes, de permettre aux participants de se confronter à des cas cliniques ayant contribué à alimenter les discussions sur les « psychoses ordinaires » depuis 20 ans. On étudiera donc quelques-uns d’entre eux publiés dans la Conversation d’Arcachon, le Conciliabule d’Angers, la Convention d’Antibes, et prononcés lors de deux rencontres de la New lacanian school, l’une à Paris, l’autre à Dublin (2017).

Il s’agira de repérer in situ les avantages des nouvelles orientations et des différents moments de celles-ci, dont nous énumérons quelques-uns :

  • Le premier point consiste à affirmer qu’il n’y a pas de différence de nature entre les psychoses « ordinaires » et « extraordinaires », la différence consistant bien plutôt dans le type de phénoménologie repérée ou même dans le type de relation transférentielle impliquée.
  • Le second aspect concerne une meilleure appréciation des phénomènes élémentaires : certains ont pu croire dans le passé qu’il s’agissait de phénomènes « toujours visibles », alors que leur caractère « discret », « caché » est de mieux en mieux apprécié.
  • Parallèlement, une plus grande variété des phénomènes élémentaires est reconnue : ce ne sont plus seulement les « troubles du langage » de type néologismes ou des phénomènes paranoïaques (perplexité, désignation, etc.) qui en témoignent, mais divers types de décrochements, « laisser- tomber », qui permettent de les comparer utilement avec la variété des descriptions psychiatriques, « délires partiels », « phénomènes hypocondriaques », barrages, « atteintes du sentiment de la vie », vécus délirants de la temporalité, phénomènes de doubles, signe du miroir, etc.
  • La question des rapports entre plusieurs types de phénomènes élémentaires, déjà bien discutée par la 3e psychiatrie classique française, a été mieux reconnue et intégrée dans les discussions, au-delà de la partition et de l’articulation par Lacan, dans « D’une question préliminaire à tout traitement de la psychose », des phénomènes relevant de P° et de F°.
  • Un meilleur repérage du fait que le modèle RSI de Lacan, avec la description de la variété des nouages et dénouages, permet précisément de rendre compte de phénomènes symptomatiques impliquant des phénomènes imaginaires, symboliques, réels dans les psychoses, et leurs différents types d’articulations.
  • Concurremment, une meilleure appréciation des liens entre phénomènes élémentaires et décompensations est apparue : non seulement ce lien n’est pas systématique, mais on peut décrire des cas de psychotiques qui n’ont jamais décompensé.
  • Ces avancées ont bénéficié de meilleures approches de la place de l’hénologie (le « Y a d’l’un » opposé à la phénoménologie intersubjectiviste) dans la réflexion de Lacan, ainsi que des apports précis sur la question du nouage (réel, imaginaire et symbolique étant réinterprétés, au regard de l’hypothèse de l’inexistence du rapport sexuel, comme « duperie, débilité, délire »).

Six séances seront consacrées à autant de cas cliniques sur le thème de la psychose ordinaire et dans la visée du prochain Congrès de l’AMP. L’idée est que chaque cas s’articule à un moment de l’élaboration clinique. Ils se répartiront chronologiquement ainsi :

  • « De l’expérience énigmatique aux phénomènes élémentaires » par Herbert Wachsberger. Cas présenté au congrès de la NLS à Dublin et publié dans Mental n° 35 qui donne l’occasion de préciser l’actualité de ces notions. En lien avec ce premier texte, « Effet retour sur la psychose ordinaire » de Jacques-Alain Miller et « Vers une généralisation des signes discrets » par Yves Vanderveken, texte introductif de la même revue, Signes discrets dans les psychoses ordinaires. Le cas présenté par H. Wachsberger est suivi d’une conversation clinique animée par J.-A. Miller.

Les deux séances suivantes reviendront sur deux cas certes déjà connus, publiés dans La Conversation d’Arcachon mais que beaucoup d’étudiants découvriront. Ils seront l’occasion de reprendre, à nouveaux frais, la riche conversation inaugurée à l’occasion :

  • «Un cas pas si rare» par Jean-Pierre Deffieux
  • «Un sujet dans le brouillard» par Hervé Castanet

Nous poursuivrons avec trois cas du recueil La psychose ordinaire – La convention d’Antibes. Chacun, fruit du travail des Sections et Antennes cliniques, correspond à l’un des thèmes qui ont structuré la conversation d’Antibes. Outre leur intérêt, ce sera la conversation ainsi initiée qui comptera. S’en est extrait le terme de « Psychose ordinaire » :

  • « L’idolâtre » (p. 57-61) correspond au chapitre consacré au néo-déclenchement dans une volonté de le distinguer du déclenchement dit « classique ».
  • « Le cas Sylvie » (p. 93-97) est issu du chapitre sur la néo-conversion et concerne les phénomènes de corps aujourd’hui.
  • « Je ne suis plus une femme » (p. 200-205) ouvre à la question du néo-transfert et de sa manœuvre.

 

 

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